Thérapie somatosensorielle de la douleur
La rééducation sensitive de la douleur est utilisée lors de douleurs neuropathiques, CRPS ou des troubles incommodants de la sensibilité/des sensations d'engourdissement.
Les douleurs neuropathiques se différencient des douleurs ischémiques ou mécaniques. Les patients avec des douleurs neuropathiques se plaignent de sensations "d'irradiations", de "fourmillements", de "tiraillements", de "décharges électriques" ou de "brûlures". Elles apparaissent lors d'activités ou au repos et ne sont pas ou peu influencées par des antidouleurs ou des antiinflammatoires.
Les personnes avec des douleurs neuropathiques démontrent souvent un trouble de la sensibilité cutanée dans la zone du territoire douloureux. Celle-ci peut être hypoesthésique (sensation d'engourdissement) ou allodynique (hypersensible). Les causes de ces troubles de la sensibilité sont des blessures ou des irritations de branches nerveuses cutanées dues à des traumatismes, des compressions, des infections, des maladies, des causes psychosomatiques ou métaboliques. Des études scientifiques ont pu établier un lien direct entre les douleurs neuropatiques et les troubles de la sensibilité.
But de la rééducation sensitive de la douleur
Au moyen de la rééducation sensitive il est possible d'évaluer et de traiter les troubles de la sensibilité. Le but est de normaliser la sensibilité. En normalisant la sensibilité, grâce à la neuroplasticité du système somatosensoriel, les douleurs neuropathiques peuvent être diminuées.
Techniques de la rééducation sensitive de la douleur
La technique choisie pour la rééducation sensitive de la douleur est dépendante de la qualité de l'hypoesthésie/allodynie:
Lors de chaque thérapie le territoire hypoesthésique est évalué au moyne du "seuil de perception à la pression" ou du test de "discrimination de deux points statiques". Ces tests donnent des indications sur la qualité de l'hypoesthésie et sont, grâce aux stimulations données lors du test, également thérapeutiques. La qualité de l'hypoesthésie est importante pour déterminer les exercices appropriés à faire à domicile. Lors d'une légère hypoesthésie (sensation d'engourdissement léger) on procède à la "thérapie du touche-à-tout" et lors de forte hypoesthésie (sensation d'engourdissement important) il faut en premier lieu utiliser la "rééducation des tracés".
En présence d'une allodynie, c'est à dire lorsqu'un stimulus qui en règle général ne provoque pas de douleurs, une douleur est ressentie, il s'agit de toucher le moins possible cette zone allodynique et de la traiter à distance par une contre-stimulation vibrotactile. Dès que l'hypersensibilité/allodynie ne peut plus être testée, l'hypoesthésie sous-jacente supposée est recherchée. Si l'évaluation est positive, l'hypoesthésie est alors traitée jusqu'à la normalisation de la sensibilité.